DE DREUILLE, Simon; TOURNAIRE, Julia (eds.)
Habitante #5
Ce 5e numéro de la revue Habitante rassemble 4 textes:
« Monumental Optimum » de Barnabas Calder, historien de l’architecture, spécialisé dans le brutalisme, la modernité et l’histoire de l’énergie en architecture, regroupe l’introduction et le premier chapitre de son livre Architecture : From Prehistory to Climate Emergency (2021). Il y retrace toute l’histoire de l’architecture sous le prisme de l’énergie. Dans cet extrait, il en revient plus spécifiquement aux origines de l’architecture. Loin de dépasser le mythe de l’abri primitif, il le reformule pour appeler au renouvellement du langage architectural, clamer l’urgence de sa refonte et du retour à ses fondamentaux. historien de l’architecture, spécialisé dans le brutalisme, la modernité et l’histoire de l’énergie en architecture.
« Pilote de ville » de Shannon Mattern propose une « généalogie des "centres de contrôle urbain ». Mattern décrit des phénomènes latents à partir de l’observation panoramique d’objets quotidiens en apparence non signifiants et nous amène ainsi à regarder de l’autre côté de l’écran, derrière les app’ et leur indicateurs clé de performance.
Dans « Bruxelles (Nuit de Chine) » de Aurelia Guo, les lieux n’opèrent pas comme de simples arrières-plans, venus encadrer les souvenirs, donner du relief aux actions ou un support à décrire. Aurelia Guo en fait, au contraire, des déclencheurs de la narration. Ayant vécu à Sydney, Taipei, Harbin, Beijing, Séoul, Tokyo, Melbourne, Bruxelles, elle se trace comme une cartographie. C’est comme si chaque nouveau chapitre de son existence s’ouvrait sur un franchissement de seuil : un quartier, un appartement, un centre commercial, une librairie érotique etc. Ici, Chacun est l’occasion d’un déploiement de pensée, d’un retour réflexif ou d’une introspection. Un espace en contient ainsi mille autres, et parfois aussi plusieurs époques. Comme cette « nuit de Chine » qui fait basculer la lecture vers le ciel pollué de Harbin, ou vers la mémoire incomplète de la colonisation belge.
Écrire un texte sur l’intérieur de Khloé Kardashian c’est naturellement participer au méta-gossip des relations publiques finement calculées des Kardashian/Jenner. Dans « L’étagère Kardashian », Kelly Pendergrast, écrivaine et chercheuse spécialisée dans la technologie, l’écologie, les images numériques et la culture matérielle, joue le jeu avec une bienveillance et une précision corrosives. Ce qu’elle détecte dans l’analyse du garde-manger de Khloé relève, selon elle, d’un tournant logistique du foyer et les ramifications sociales qu’elle révèle montre comment les maisons des K/J enregistrent avec justesse certaines des grandes transformations de l’époque, fussent-elles — à force de s’entrelacer aux logiques les plus puissantes du commerce, des médias et des réseaux sociaux — assez inquiétantes.
Published by Audimat, 2024
Periodicals / Urban Studies